31% : c’est la part des garanties arrêts de travail dans l’activité des institutions de prévoyance. Une bonne raison pour les adhérents du CTIP de suivre de près les évolutions de ces risques. Après celui d’APICIL et de MALAKOFF HUMANIS avant l’été, le baromètre AG2R La Mondiale sur l’absentéisme, paru récemment, confirme le constat général : le nombre d’arrêts de travail progresse fortement en France.
Près d’un salarié sur deux déclare avoir été arrêté en 2022.
La situation est d’autant plus préoccupante que la progression des absences touche désormais toutes les catégories de salariés, quel que soit leur statut, leur âge ou l’entreprise à laquelle ils appartiennent. Ce qui a pu faire parler « d’épidémie d’arrêt de travail ». Malgré les effets de la vague Omicron début 2022, comment ne pas être surpris en effet de constater que 32% des moins de 30 ans ont déclaré un arrêt de travail en 2022 contre 24% des plus de 60 ans ? Et que l’augmentation des absences des 30-39 ans est de 8,5 points en 2022 ?
Deux évolutions sont particulièrement à surveiller
1 – La prévalence des troubles psychologiques : ils représentent, selon les chiffres concordants de AG2R La Mondiale et MALAKOFF HUMANIS, 31% des arrêts longs. Un chiffre qui a plus que doublé depuis 2020 selon ce dernier acteur.
2 – Le personnel encadrant : cette population connaît une augmentation sensible du nombre de jour d’absence. Bousculés par les nouvelles organisations du travail, ayant dû jongler avec les contraintes pendant la période Covid, le management intermédiaire a de plus en plus de mal à assumer correctement sa mission.
Ces tendances font écho à celles mises à jour par Romain Bendavid de l’IFOP et Sabeiha Bouchakour de Diot Saci dans leur analyse publiée à la Fondation Jean Jaurès « Les absents n’ont pas toujours tort ». Chiffres à l’appui les deux chercheurs montrent que les effets de la période Covid se font encore sentir sur le monde du travail. Ils soulignent en particulier que 32% des salariés ayant été arrêtés en 2022 déclaraient une « grande fatigue », comme s’ils subissaient une forme de dépression post-traumatique.
Cette analyse comme les études des institutions de prévoyance confirment ainsi que l’absentéisme a tendance à s’installer dans le paysage du travail et que ses causes sont pluri-factorielles. Aussi, dans le contexte d’allongement de la vie au travail et de vieillissement de la population, seule une prévention santé adaptée et menée au plus près du terrain peut inverser le mouvement. Ce à quoi s’emploient les institutions de prévoyance, acteurs naturels de la prévention santé en entreprise.