La santé psychologique, comme physique, des femmes se détériore, selon les résultats de l’édition 2023 du Baromètre Santé au travail de Malakoff Humanis réalisé avec l’Ipsos. Une problématique que les institutions de prévoyance prennent en considération puisqu’elles dispensent depuis plusieurs années déjà des actions de prévention à destination des femmes. Ces actions concernent aussi bien la santé physique, que mentale. En voici un panorama.
Santé psychologique et santé physique des femmes en 2023
Malgré un état de santé général stable chez les salariés, le Baromètre de Malakoff Humanis démontre que la santé psychologique des femmes se détériore. Selon les résultats obtenus :
- 44% des femmes salariées se disent en moins bonne santé psychologique (vs 32% des hommes), une situation qui s’est dégradée par rapport à 2022 (40%).
- 55 % d’entre elles souffrent de troubles psychologiques contre 45% des hommes.
Plus d’une salariée sur deux (55% vs 45% des hommes) déclare avoir souffert de troubles psychologiques au cours des 12 derniers mois : troubles de l’humeur, dépression (rencontrés par 30% des femmes salariées), troubles anxieux (37% des salariées), troubles liés au traumatisme et au stress (21%), épuisement professionnel et burn-out (25%). Un tiers des salariés concernés (femmes et hommes confondus) attribue ce mauvais état de santé psychologique à des origines professionnelles, un tiers à des origines personnelles et un tiers aux deux.
Selon ce même baromètre, le secteur de la santé et du médico-social, dans lequel les femmes sont davantage représentées, est l’un des secteurs les plus pénibles physiquement et psychologiquement, avec pour conséquence un taux d’absentéisme en hausse de 10 points par rapport à 2022.
Les résultats obtenus ici font échos aux rapports du Sénat et de l’Assemblée nationale publiés cet été sur la santé des femmes au travail et la santé mentale des femmes : « Santé des femmes au travail : des maux invisibles », rapport d’information de la Délégation aux droits des femmes, Sénat, 28 juin 2023 & « Santé mentale des femmes », rapport d’information de la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, Assemblée Nationale, 11 juillet 2023.
Les salariées en attente de service de prévention
Selon le baromètre Malakoff Humanis, les salariées expriment un intérêt marqué pour les services de prévention portant sur la santé mentale et souhaitent être accompagnées en cas de maladie grave.
En effet, il est à noter qu’en 2023 65 % des salariées aimeraient bénéficier d’un soutien psychologique en cas de difficultés personnelles ou professionnelles, contre 57 % des hommes.
Les femmes sont également davantage intéressées que les hommes par des dispositifs favorisant la gestion du stress tels que le yoga, la méditation et la sophrologie (70 % contre 55 % chez les hommes).
Celles-ci voudraient par ailleurs être accompagnées en cas de maladies graves (71 %) et au moment de leur retour au travail après un arrêt maladie (64 %, en hausse de 6 points par rapport à 2022). 59 % des salariées interrogées souhaiteraient être mieux dépistées sur les maladies graves ou sur certains facteurs de risque, et 59 % d’entre elles voudraient être conseillées pour améliorer leur hygiène de vie (alimentation, activité physique, sommeil, sevrage tabagique, etc.)
Les actions de prévention des institutions de prévoyance en faveur de la santé des femmes
Les institutions de prévoyance adhérentes du CTIP agissent en faveur de la santé physique et mentale des salariées en développant des actions de prévention.
Qualité de vie au travail et risques psychosociaux
Le groupe Audiens, par exemple, a mis en place une cellule d’écoute psychologique et juridique pour les professionnels de la culture victimes ou témoins de violences sexistes ou sexuelles. Quant au groupe Klesia, il accompagne les entreprises et les salariés en mettant à leur disposition un webinaire dédié à la prévention santé et à la qualité de vie au travail. La dernière édition a été consacrée à la prévention du harcèlement sexuel au travail.
Pour aider les « parents solos » qui sont majoritairement des femmes célibataires, l’Espace parentalité, une plateforme créée par Malakoff Humanis, apporte des ressources pour mieux concilier vie professionnelle et vie personnelle, et ainsi prévenir charge mentale et stress. Est également proposé un guide qui couvre une période allant de la grossesse à l’adolescence et des articles pour aller plus loin. Les personnes concernées peuvent aussi contacter une consultante parentale.
Dépistage de maladies graves
Apicil a lancé fin 2022 une action de dépistage de l’endométriose auprès des jeunes salariées de la branche esthétique, pour laquelle il est seul organisme complémentaire recommandé. Cette action a été réalisée en partenariat avec ZIWIG, start-up lyonnaise qui a développé le premier test ARN permettant une détection fiable de l’endométriose via un simple prélèvement salivaire. L’endométriose, maladie invalidante qui touche 10 à 15 % des femmes en âge de procréer, génère des souffrances physiques et psychologiques, pouvant obliger les femmes qui en souffrent à demander un arrêt de travail.
L’IRCEM sensibilise les salariées au dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus, en rappelant l’importance de réaliser des mammographies tous les deux ans pour les femmes de plus de 50 ans, et de réaliser des frottis tous les trois ans pour les femmes de 25 à 65 ans.
Klesia est par ailleurs engagé auprès de l’Institut Gustave Roussy et de son programme de recherche « Compass » pour les femmes atteintes d’un cancer du sein triple négatif. De nombreuses actions solidaires sont organisées sur l’ensemble des sites de Klesia, lors de la campagne d’octobre « Tout n’est pas rose ».
Enfin, en 2021 et 2022, Malakoff Humanis a soutenu une étude internationale menée par Unicancer et MyPeBS, visant à évaluer une nouvelle stratégie de dépistage du cancer du sein.
Retour au travail après un arrêt maladie
« L’accompagnement retour au travail » de Malakoff Humanis a été conçu pour soutenir les salariés réintégrant leur entreprise après une absence plus ou moins longue pour raisons de santé. Ce dispositif personnalisé propose un parcours adapté à la pathologie (cancer, dépression, troubles musculosquelettiques, etc.) ainsi qu’à la situation de travail du salarié ou de la salariée absent(e), à qui un protocole de prise en charge globale est proposé. Le parcours est coordonné par un médecin dédié et fait intervenir des professionnels paramédicaux.
Lire aussi
- « Santé des salariés : où en sommes-nous ? » le baromètre 2023 de Malakoff Humanis
- Dossier sur la prévention dans le magazine du CTIP « Prévoyance »
- « Santé des femmes au travail : des maux invisibles », rapport d’information de la Délégation aux droits des femmes, Sénat
- Santé mentale des femmes », rapport d’information de la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, Assemblée Nationale