Le programme « Génération sans carie » mise sur un suivi annuel et le développement des soins conservateurs avec le soutien conjugué de l’Assurance Maladie, des complémentaires santé et des chirurgiens-dentistes. Prévoyance a recueilli les points de vue de Marguerite Cazeneuve (Assurance Maladie), Laurent Borella (Malakoff Humanis) et Marc Leclère (UNOCAM), trois acteurs clés engagés sur ce sujet.
Nos enfants ne connaîtront-ils jamais la douleur d’une rage de dent ? C’est l’ambition du programme « Génération sans carie » qui s’adresse à compter de 2025 à tous les jeunes de 3 à 24 ans et à ceux qui les suivront au fil des années. Objectif : révolutionner les soins dentaires en réalisant un véritable virage du curatif vers le préventif, qui ira au-delà des préconisations quotidiennes d’hygiène dentaire et comprendra notamment un nouveau rendez-vous annuel obligatoire d’examen bucco-dentaire.
Examen bucco-dentaire annuel
Désormais, toute une classe d’âge aura rendez-vous obligatoirement et gratuitement, au moins une fois par an, chez le dentiste. Le dispositif de consultation M’T Dents autrefois réservé à certains âges de la vie devient ainsi M’T Dents Tous Les Ans, et ce changement n’est pas anodin : il s’agit d’une nouvelle habitude à prendre, et les patients seront relancés pour ne pas oublier leur examen bucco-dentaire (EBD) annuel.
Il permettra de prévoir des soins conservateurs entièrement pris en charge : détartrage, pose de vernis fluoré, comblement des sillons des dents, etc. Et de poser à temps des inlays et des onlays pour protéger les dents des petites caries, éviter les complications et, in fine, la pose de prothèses qui doit à terme disparaître. Or prendre soin de sa santé dentaire, c’est aussi échapper à nombre de pathologies comme les abcès qui, au-delà des caries, peuvent entraîner de graves conséquences sur la santé.
Un programme sans précédent
Ce programme de prévention est une première : il associe tous les acteurs puisqu’il est porté et cofinancé par l’Assurance Maladie et les complémentaires santé, et déployé avec les chirurgiens-dentistes. Il prévoit des objectifs chiffrés et un suivi pour atteindre l’ensemble du public ciblé.
Les actions de prévention bucco-dentaire en milieu scolaire vont ainsi évoluer, et des actions de proximité seront menées dans le but, notamment, de toucher les personnes les plus éloignées de la prévention, en raison de leur situation de précarité ou de handicap. Les complémentaires santé, enfin, fourniront aux chirurgiens-dentistes, comme elles s’y sont engagées, des solutions de tiers-payant.
Pour rendre ce dispositif pleinement opérationnel en 2025 dans les conditions fixées par la convention de 2023 signée avec la CNAM et les syndicats de chirurgiens-dentistes, il ne manque maintenant plus que la transposition de ce dispositif rénové d’examen bucco-dentaire dans le droit par la voie de la LFSS pour 2025.
Lire les interviews
- « Un cadre favorable a été défini pour développer la prévention » Laurent Borella, directeur Santé de Malakoff Humanis
- « Nous ne parviendrons à améliorer la santé de la population qu’avec l’implication de l’ensemble des acteurs » Marguerite Cazeneuve, directrice déléguée à l’Assurance Maladie
- « Prévention bucco-dentaire : une dynamique de travail nouvelle et inédite entre les partenaires est engagée » Marc Leclère, président de l’Union nationale des complémentaires santé (UNOCAM)
Prévoyance, le magazine du CTIP
Cet article fait partie du numéro 82 de Prévoyance, le magazine trimestriel du CTIP. Il existe en version papier et en version newsletter. S’abonner en cliquant ci-dessous.