La prévoyance est et doit demeurer un enjeu central. Pour cela, il est nécessaire de comprendre ce qu’elle est mais aussi, ce qu’elle n’est pas. La prévoyance s’avère d’abord clairement un sujet d’entreprise.
La prévoyance : un sujet d’entreprise
Depuis toujours, l’objet des garanties est d’éviter au salarié de cumuler problèmes de santé et pertes de revenus. Conçue pour protéger le travailleur, la prévoyance protège aussi l’entreprise. La sécurité apportée au salarié permet à l’employeur d’avoir du personnel en meilleure santé et donc plus productif. Cette assurance lui évite par là même de devoir assumer financièrement des situations difficiles comme un accident grave ou un décès.
La prévoyance joue un rôle préventif : un salarié qui peut se consacrer pleinement à sa convalescence réduit les risques pour sa santé à moyen et long terme. Toutefois, la prévoyance n’a rien d’une assurance de confort ou d’une assurance de court terme. Elle couvre les risques lourds, ceux qui peuvent faire basculer une existence. Protéger de façon optimale contre ces risques, c’est aussi protéger la pérennité des entreprises et l’avenir du pays.
La prévoyance : collective avant tout
La prévoyance va au-delà de l’intérêt individuel et repose sur une dynamique collective. Elle s’appuie sur l’engagement mutuel du groupe à s’entraider. Cet engagement commun est aussi la condition à la mutualisation qui permet de répartir le financement du risque entre tous les membres du groupe, plutôt que de le faire peser sur le seul individu. Ce choix est fondamental.
Les risques encourus sont rares mais leurs conséquences pour les individus et leurs familles sont considérables. Les ressources à mobiliser sont importantes. En la matière, comme souvent, l’union fait la force.
La prévoyance : le sujet des partenaires sociaux
Son caractère collectif et son importance pour l’entreprise font de la prévoyance un sujet essentiel de la négociation collective. Qui mieux que ceux qui en bénéficient pour définir une garantie protectrice ou que ceux qui côtoient les salariés au quotidien pour comprendre les conséquences d’une incapacité, d’une invalidité ou d’un décès ? Depuis toujours, ce sont les acteurs de terrain, ceux qui vivent le travail au quotidien, qui ont donné naissance à des systèmes de protection sociale, même si chaque métier devient plus complexe et fait face à des enjeux spécifiques.
Dans les grandes branches, cette question ne se pose plus : elles discutent, négocient et mettent en oeuvre des garanties parfaitement adaptées au secteur. Le cas de la métallurgie est particulièrement révélateur. L’accord de 2022, en prévoyant une couverture semblable pour tous les salariés indépendamment de leur statut cadre ou non-cadre, montre le chemin que prennent actuellement les partenaires sociaux dans la majorité des branches. Ils dépassent le cadre existant pour permettre à de plus en plus de salariés d’être mieux protégés. La réduction du nombre de branches, en favorisant la recherche de compromis plus large, va dans ce sens.
Grâce au dynamisme de la négociation collective, la couverture prévoyance des salariés est en constante évolution de manière à intégrer les nouvelles attentes des salariés et des entreprises, les nouveaux risques et bien sûr les évolutions du monde du travail.
Prévoyance, le magazine du CTIP
Cet article fait partie du numéro 82 de Prévoyance, le magazine trimestriel du CTIP. Il existe en version papier et en version newsletter. S’abonner en cliquant ci-dessous.