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Quelle protection sociale pour l’avenir ? Trois questions à Bruno Palier pour éclairer le débat

Bruno Palier, directeur de recherche du CNRS à Sciences Po (Centre d’études européennes et de politique comparée) est spécialiste des réformes des systèmes de protection sociale en France et en Europe. Il a notamment dirigé l’ouvrage collectif Que sait-on du travail ? offrant une perspective globale sur le paysage actuel du travail en France. Il répond à nos questions en complément de la table ronde du 5 avril dernier.

Évoquant l’avenir de la protection sociale, vous mettez l’accent sur les nouveaux risques sociaux, pourquoi ?

Bruno Palier : Ils posent des défis croissants à la protection sociale qui n’y consacre aujourd’hui qu’une très faible partie de ses ressources : la dépendance liée au vieillissement de la population ; la monoparentalité, à 84 % portée par des femmes : 36 % de ces familles sont pauvres et au total 20 % des enfants vivent dans une famille pauvre ; la précarité de la jeunesse et plus particulièrement, à tous les âges, des salariés les moins qualifiés ; la persistance d’écarts salariaux et de carrière pénalisant les femmes et l’insuffisante prise en compte de la conciliation vie professionnelle et vie privée face à la charge de l’éducation et de l’aidance, etc.

Quel pourrait être l’impact du changement climatique ?

B. P. : Il va favoriser l’émergence de nouvelles maladies touchant toute la population. D’autre part, la transition frappe de plein fouet les classes moyennes les moins aisées : les salariés des industries carbonées, les occupants de passoires thermiques, les propriétaires de voitures d’occasion roulant au diesel, etc.

Qu’en est-il finalement des mutations du travail ?

B. P. : Les indicateurs de qualité du travail sont en France moins bons que la moyenne européenne, que ce soit en termes de burn-out, d’accidents mortels, d’intensité, d’accès à la formation, d’exposition aux risques, etc. Et parallèlement, les mutations du travail (digitalisation, intensification, nouvelles organisations) s’accentuent.

Prévoyance, le magazine du CTIP

Cet article fait partie du numéro 81 de Prévoyance, le magazine trimestriel du CTIP. Il existe en version papier et en version newsletter. S’abonner en cliquant ci-dessous.

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