« Un cadre favorable a été défini pour développer la prévention » Laurent Borella, directeur Santé de Malakoff Humanis

Le programme « Génération sans carie » marque-t-il une nouvelle façon de travailler entre les acteurs et les financeurs de la santé ?

Laurent Borella : La nouveauté, c’est qu’il est cofinancé par l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) et l’Assurance Maladie Complémentaire (AMC), qui le déploient ensemble, en partenariat avec les chirurgiens-dentistes. Cela semble logique puisque AMO et AMC prennent en charge les remboursements dentaires presque à parts égales. Il s’agit pourtant d’une première, et j’espère qu’elle pourra faire école… Ce programme est d’autant plus nécessaire que les soins prothétiques ont connu une explosion ces dernières années, notamment soutenus par l’offre 100 % Santé. Or, n’intervenir qu’en réparation n’est dans l’intérêt de personne : les affections dentaires sont des portes d’entrée dans l’organisme pour des pathologies plus graves. Des pays comme la Suède montrent tous les bénéfices qu’apporte une prévention dentaire réussie.

Pourquoi Malakoff Humanis a choisi de s’engager fortement dans cette opération ?

C’est d’abord l’intérêt de nos assurés, car ce programme contribue bénéfiquement à leur santé et prend soin des familles et de leurs enfants, ce qui devrait conforter leur satisfaction. Et dans le cadre du contrat responsable, les assurés sont couverts à 100 % pour l’ensemble de ces actes. Il s’agit aussi d’une décision stratégique dans la mesure où un cadre favorable, fondé sur le cofinancement et la coordination des acteurs, a été défini pour développer la prévention. Nous souhaitons en faire un levier de performance sociale.

Quels dispositifs allez-vous mettre en oeuvre pour accompagner le déploiement de ce programme de prévention ?

Nous allons utiliser notre plate-forme et nos solutions de relations clients – principalement digitales – pour toucher les près de 3 millions de personnes que nous protégeons en direct, afin de les inviter à consulter avec des messages personnalisés, et les relancer si besoin en utilisant des données de remboursement des examens bucco-dentaires et de leurs suites. Et nous partagerons nos résultats avec l’AMO pour réaliser un suivi de ces actions. D’autre part, comme l’ont demandé les chirurgiens-dentistes, nous leur fournissons une solution de tiers-payant intégrale pour le régime obligatoire et les complémentaires. Elle est en place sur notre plateforme Viamedis et en cours de déploiement chez les praticiens.

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Cet article fait partie du numéro 82 de Prévoyance, le magazine trimestriel du CTIP. Il existe en version papier et en version newsletter. S’abonner en cliquant ci-dessous.

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