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Santé, retraites, dépendance : l’impératif de solidarité

Qu’il s’agisse des retraites, de la dépendance ou du reste à charge zéro, l’enjeu est bien de répondre du mieux possible au besoin de protection sociale présent et futur des Français.C’est dans un esprit positif que nous, acteurs de la protection sociale complémentaire, abordons la voie des réformes. Forts de notre expérience de terrain et de notre connaissance de la chaîne de santé comme de la prévoyance, nous représentons aux yeux de la quasi-totalité des Français le complément indispensable à la Sécurité sociale.

Reste à charge zéro

Premier volet des réformes, le « reste à charge zéro » pour les lunettes, les soins dentaires et les prothèses auditives est un objectif que nous partageons. Renoncer à ces équipements, et, partant, aux conditions d’une vie normale, chaque fois que leur accès est trop cher pour nos concitoyens, est inacceptable dans la cinquième économie mondiale.

Or, on le sait, l’Etat s’est largement désengagé. Ses remboursements sont minimes, les critères peu renouvelés. Pour assurer aux Français la réactivité, la fluidité et l’efficacité qu’ils attendent, il nous faudra, certes, proposer des offres de référence, mais aussi rester en permanence ouverts aux innovations médicales et techniques.

La solution se trouve largement dans les structures créées par les acteurs de la protection santé eux-mêmes. Nous avons su mettre en place des réseaux de soins, dont la capacité de proposition et de négociation a permis de faire baisser notablement le coût des soins mal remboursés. L’Inspection générale des affaires sociales, l’Igas, l’a souligné dans son dernier rapport avec une baisse de -60 % du reste à charge moyen sur les verres optiques simples, de -47 % de celui des verres progressifs, de -15 % sur les prothèses dentaires et de -18 % sur les audioprothèses.

Notre défi consiste à ne pas perdre sur la qualité ce que l’on gagne sur les prix ; et à ne pas laisser des produits peu contrôlés se substituer à des matériels reconnus. La liberté de choix des assurés s’accompagne de la liberté des complémentaires de les rembourser au-delà de l’équipement de référence.

Épargne retraite

Second volet des réformes de protection sociale : l’épargne retraite, c’est-à-dire le complément de revenu à la cessation de l’activité professionnelle. La démographie est implacable : la part des retraités va monter dans la population. Il y a donc urgence à renforcer la part de financement par capitalisation, en supplément du système de retraite par répartition.

Les Français qui disposent d’un capital peuvent déjà le placer. Mais il y a tous ceux qui n’ont comme revenu que leur retraite : à 65 ans, l’espérance de vie d’un Français moyen est de vingt-cinq ans. Sur une telle période, savoir gérer son capital en sécurisant des revenus jusqu’à la fin de la vie n’est pas aisé. Nous avons toujours pris soin en Europe de valoriser la sortie en rente : parce qu’elle représente une garantie pour ses bénéficiaires et allonge la durée de l’épargne, elle finance mieux l’économie productive.Nous sommes désireux de travailler avec les pouvoirs publics et avec les autres partenaires de ces réformes. Nous nous y engageons avec le souci de contribuer à la garantie de la qualité de soins, la sécurisation des ressources des retraités, l’accès à l’innovation et la liberté de tous les Français, dans un système de protection sociale juste, moderne, efficace et solidaire.

Thierry Beaudet est président de la FNMF (Fédération nationale de la Mutualité française). Pierre Mie est président du CTIP (Centre technique des institutions de prévoyance). Bernard Spitz est président de la FFA (Fédération française de l’assurance).

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